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Le menu du hérisson : un régime varié au service de l’équilibre du jardin

Le hérisson d’Europe (Erinaceus europaeus) est un petit mammifère nocturne très apprécié dans les jardins pour son rôle d’auxiliaire. Son régime alimentaire est particulièrement utile à la biodiversité puisqu’il contribue à la régulation de nombreuses espèces parfois considérées comme nuisibles au potager.

Voici un tour d’horizon complet de ce que mange le hérisson et pourquoi il est un allié indispensable dans les espaces verts.


  1. Arthropodes : la base de son alimentation

Le hérisson est avant tout insectivore. Son alimentation est majoritairement composée d’arthropodes, c’est-à-dire des insectes et autres invertébrés articulés. Il les chasse la nuit, à l’aide de son odorat très développé.

Les arthropodes les plus fréquemment consommés sont :

Hannetons : insectes nocturnes présents dans les sols riches.

Charançons : coléoptères souvent associés à certaines cultures.

Bousiers : coléoptères coprophages, présents dans les zones riches en matière organique.

Perce-oreilles : insectes opportunistes présents dans les zones ombragées.

Chenilles : larves de papillons, parfois nuisibles pour les cultures.

Araignées : bien qu’utiles, elles sont aussi consommées par le hérisson.

Cloportes : petits crustacés terrestres friands de matière organique.

Sauterelles et Mille-pattes : présents dans les herbes hautes et zones humides.

Carabes : grands prédateurs du sol très appréciés du hérisson.

Ce type de proies constitue la majorité de son régime et lui fournit les protéines nécessaires à son activité nocturne.


  1. Annélides et gastéropodes : compléments fréquents

En plus des insectes, le hérisson consomme des animaux à corps mou :

Lombrics : riches en protéines, ils sont capturés dans les sols humides.

Limaces : proies abondantes dans les jardins, mais riches en parasites (attention à la surexposition).

Escargots : riches en calcium, particulièrement prisés au printemps.

Ces proies sont particulièrement présentes dans les jardins bien arrosés, mais peuvent favoriser la transmission de parasites pulmonaires si elles sont consommées en trop grande quantité.


  1. Autres aliments occasionnels

Le hérisson adapte aussi son régime selon les opportunités. Il lui arrive de consommer d’autres aliments disponibles dans son environnement :

Fruits et légumes abîmés : tombés au sol, ils sont consommés fermentés ou mûrs.

Champignons : consommés ponctuellement, notamment en automne.

Œufs cassés : d’oiseaux trouvés au sol, parfois abandonnés ou brisés.

Oisillons : très rarement, s’ils sont à portée, affaiblis ou tombés du nid.

Cadavres d’amphibiens : charognes de grenouilles, crapauds ou autres petits vertébrés.

Cette partie de son alimentation est moins fréquente mais révèle son comportement opportuniste, surtout en milieu appauvri ou urbain.


  1. L’importance de l’eau

Comme tout animal terrestre, le hérisson a besoin d’un accès régulier à de l’eau propre. Il ne peut pas extraire toute l’humidité de ses proies. En été ou en période de sécheresse, un simple bol d’eau peu profond peut grandement l’aider à survivre.


  1. Le rôle écologique du hérisson

Le hérisson est un régulateur naturel de nombreuses espèces envahissantes. Grâce à lui, il est possible de limiter l’usage de pesticides dans les jardins. De plus, sa présence est un bon indicateur de diversité écologique et d’environnement sain.

Cependant, sa survie est menacée par :

L’usage de pesticides et granulés anti-limaces.

Les clôtures infranchissables ou les piscines non sécurisées.

Le manque d’abris naturels (tas de feuilles, haies, buissons).

La circulation routière, principale cause de mortalité.


Conclusion

Le hérisson est un auxiliaire précieux pour les jardiniers comme pour la biodiversité. Son régime varié démontre sa capacité à s’adapter aux ressources disponibles, tout en jouant un rôle essentiel dans l’équilibre naturel. Pour encourager sa présence, il est recommandé de préserver un jardin naturel, diversifié, sans produits chimiques et d’aménager des zones refuges où il pourra se nourrir et se reproduire en toute sécurité.