Sous la surface du sol, dans les forêts ou les jardins, se cache une vie microscopique dense. Des milliards de micro-organismes, tels que des bactéries, des champignons et des microfaunes, interagissent en permanence avec les racines des végétaux. Parmi eux, les mycorhizes jouent un rôle clé dans la santé et la vigueur des plantes.
Ce texte explore la nature de ces associations symbiotiques, leurs bienfaits pour les cultures, et les moyens de les intégrer au sol.
Qu’est-ce que les mycorhizes ?
Les mycorhizes désignent des associations symbiotiques entre un champignon et le système racinaire d’une plante, qu’il s’agisse d’un arbre, d’un arbuste ou d’une plante herbacée. Ces relations, complexes et variées, sont toujours fondées sur une entraide mutuelle.
Le mycélium du champignon pénètre les racines de la plante ou les enveloppe. Il prélève les glucides produits par la photosynthèse, essentiels à son développement. En échange, il améliore la capacité de la plante à absorber l’eau et les nutriments comme le phosphore et l’azote, en étendant et en densifiant le système racinaire.
Dans un jardin, un potager ou un verger, le développement des mycorhizes favorise des plantes plus saines, plus robustes et plus résistantes.
Les bénéfices des mycorhizes pour les plantes et le sol
Les mycorhizes améliorent la croissance des plantes en optimisant l’assimilation des nutriments et de l’eau. Voici leurs principaux avantages :
Pour les plantes
- Résistance accrue : Les plantes résistent mieux aux maladies, à la sécheresse, aux parasites et aux variations thermiques.
- Croissance stimulée : Grâce à un système racinaire plus étendu, la croissance est optimisée.
- Production améliorée : Les fruits et légumes sont plus nombreux, plus volumineux et de meilleure qualité.
- Enracinement renforcé : Particulièrement utile pour les pelouses et jeunes plants.
Pour le sol
- Amélioration de la structure : Les mycorhizes aèrent et décompactent le sol, limitant l’érosion et favorisant l’infiltration de l’eau.
- Augmentation de la matière organique : Elles participent à la décomposition des matières organiques, rendant le sol plus riche.
- Réduction de la pollution : Certains champignons dégradent des polluants comme les métaux lourds.
Quand la mycorhization est-elle essentielle ?
Les sols riches et bien drainés n’ont pas nécessairement besoin de mycorhizes. En revanche, elles sont cruciales pour les sols pauvres, peu humifères ou dégradés par les activités humaines. Par exemple, les sols sablonneux bénéficient grandement de l’ajout de mycorhizes.
Les plantes en pots ou soumises à des conditions de stress (sécheresse, salinité, températures extrêmes) se montrent plus résistantes grâce aux mycorhizes. Enfin, elles permettent de réduire ou d’éviter l’utilisation d’engrais.
Quelles plantes peuvent bénéficier des mycorhizes ?
Près de 90 % des végétaux établissent naturellement une symbiose mycorhizienne. Cela inclut la plupart des plantes de jardin, potager, verger ou balcon.
Certaines espèces, comme les orchidées, les conifères et les plantes de la famille des Éricacées (rhododendrons, bruyères, myrtilliers), ont des besoins spécifiques en mycorhizes. Les arbres comme le noisetier, le châtaignier ou le tilleul sont également concernés.
En revanche, certaines familles végétales, comme les Brassicacées (choux, radis), les Amaranthacées (épinards, betteraves) et les Polygonacées (oseille, rhubarbe), ne développent pas cette symbiose.
Comment intégrer les mycorhizes au sol ?
Les mycorhizes sont disponibles dans le commerce sous forme de poudre. Elles s’appliquent au moment de la plantation ou du rempotage, en pleine terre ou en pot. Il suffit de les déposer au fond du trou ou de les mélanger à la terre.
Pour les plantes établies, il est possible d’en incorporer près des racines en creusant des trous autour de la plante. Un arrosage après application est essentiel.
Il est important de ne pas utiliser d’engrais chimiques ou de fongicides avec les mycorhizes, car ces produits inhibent leur développement.
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