L’augmentation des plantes par bouturage est une méthode populaire et efficace de multiplication des végétaux. Voici les conditions à respecter pour réussir cette technique, les types de plantes pouvant être reproduites ainsi, ainsi que les causes d’échec de l’enracinement des boutures.
Conditions pour réussir l’enracinement des boutures
1. Choix de la bouture adéquate :
- La bouture doit provenir d’une plante saine, sans maladies ni parasites.
- Sa taille doit être appropriée (généralement entre 10 et 30 cm, selon le type de plante).
- Elle doit contenir suffisamment de bourgeons (2 à 4 bourgeons minimum).
- La coupe inférieure de la bouture doit être effectuée juste en dessous d’un nœud ou d’un bourgeon, et elle doit être inclinée.
- La coupe supérieure doit être droite.
2. Préparation de la bouture :
- Enlever les feuilles inférieures de la bouture afin d’éviter leur décomposition au contact du sol.
- Il est conseillé d’imbiber l’extrémité inférieure de la bouture dans un hormone d’enracinement pour stimuler et accélérer la croissance des racines.
3. Environnement propice à l’enracinement :
- Milieu de culture : Le substrat doit avoir un bon drainage et être aéré, comme un mélange de tourbe et de sable ou de perlite.
- Humidité : Il faut maintenir une humidité élevée autour de la bouture pour éviter son dessèchement. Cela peut être réalisé en couvrant la bouture avec un sac plastique transparent ou en la plaçant dans une mini-serre.
- Température : La température idéale pour l’enracinement varie selon les plantes, mais elle se situe généralement entre 18 et 25°C.
- Lumière : Une lumière indirecte est nécessaire. Il est important de ne pas exposer la bouture à une lumière directe trop forte.
4. Entretien des boutures après la plantation :
- Maintenir l’humidité du sol régulièrement, sans excès d’eau pour éviter la pourriture des boutures.
- Assurer une bonne aération pour prévenir la formation de moisissures et de maladies.
- Surveiller régulièrement les boutures pour détecter toute anomalie ou maladie.
- Dès que des racines et de nouvelles feuilles apparaissent, il est possible d’adapter progressivement la plante aux conditions extérieures avant de la transférer dans un pot plus grand ou en pleine terre.
Types de plantes pouvant être multipliées par bouturage
De nombreuses plantes peuvent être efficacement reproduites par bouturage. Voici quelques exemples :
- Plantes ornementales : rose, bougainvillier, hibiscus, jasmin, myrtille, laurier-rose, gardénia, plantes aromatiques (comme le lavande, romarin, sauge), certains cactus et succulentes.
- Arbres et arbustes : figuier, olivier, vigne, saule, peuplier, certains agrumes (avec plus de difficulté), certaines espèces d’arbres fruitiers à bois tendre.
- Plantes potagères : certaines herbes comme la menthe et le basilic, certaines vignes grimpantes.
Raisons de l’échec de l’enracinement des boutures
Plusieurs facteurs peuvent nuire à la réussite de l’enracinement des boutures, parmi lesquels :
- Choix incorrect des boutures : si elles proviennent de plantes malades, faibles, trop petites ou trop grandes, trop jeunes ou trop ligneuses.
- Mauvaise préparation des boutures : coupe non propre ou non inclinée à la base, maintien de feuilles inférieures au contact du sol, ou absence d’hormone d’enracinement pour les plantes qui en ont besoin.
- Conditions environnementales inappropriées :
- Humidité insuffisante : Cela peut provoquer le dessèchement des boutures avant la formation des racines.
- Humidité excessive : Cela peut entraîner la pourriture des boutures.
- Température inappropriée : Des températures trop basses ralentissent ou empêchent l’enracinement, tandis que des températures trop élevées augmentent les risques de dessèchement et de pourriture.
- Lumière inadéquate : Une lumière trop forte peut stresser la bouture, tandis qu’une lumière trop faible peut l’empêcher de se développer correctement.
- Sol inadapté : Un sol trop lourd qui retient l’eau de manière excessive peut entraîner la pourriture, tandis qu’un sol trop pauvre ne fournit pas les éléments nécessaires à la croissance.
- Infections fongiques et bactériennes : Les maladies peuvent attaquer la bouture et empêcher son enracinement.
- Manque de soin après plantation : Négliger l’arrosage, la ventilation ou ne pas protéger la bouture des conditions climatiques sévères.
- Nature de la plante : Certaines plantes sont plus difficiles à multiplier par bouturage que d’autres.
Prévention des infections et amélioration de l’enracinement
Afin d’éviter les infections fongiques et bactériennes qui peuvent entraîner la décomposition des boutures, il est possible d’utiliser certaines solutions :
- Fongicides :
- Fongicides systémiques : Absorbés par la bouture, ils circulent à l’intérieur des tissus pour fournir une protection interne. Ils peuvent être appliqués par trempage des boutures avant plantation ou pulvérisés après plantation.
- Fongicides de contact : Ils forment une couche protectrice sur la surface de la bouture pour prévenir les attaques fongiques.
- Exemples : produits à base de cuivre, soufre ou autres substances actives spécifiques.
- Bactéricides :
- Bien que moins utilisés pour les boutures, certains cas peuvent nécessiter l’application de bactéricides, souvent à base de cuivre.
- Solutions naturelles antimicrobiennes :
- Cannelle moulue : Elle possède des propriétés antiseptiques et peut être appliquée sur la coupe de la bouture ou mélangée au sol.
- Vinaigre de cidre de pomme dilué : Il peut être utilisé pour tremper brièvement les boutures avant plantation.
- Extraits végétaux : Des extraits de plantes comme l’huile essentielle d’arbre à thé ou de l’ail possèdent des propriétés antimicrobiennes.
- Charbon actif : Il peut être ajouté au substrat pour absorber l’humidité excédentaire, éliminer les toxines et limiter la croissance des champignons et bactéries.
L’impact de l’utilisation des fertilisants
L’utilisation d’engrais peut avoir un effet bénéfique sur le succès du bouturage, mais elle doit être appliquée avec prudence :
- Dans les premières étapes (avant la formation des racines) : Il est déconseillé d’ajouter des fertilisants concentrés comme le NPK ou des oligo-éléments. Cela peut provoquer des brûlures de racines et ralentir ou empêcher l’enracinement.
- Une fois les racines établies : Lorsque les racines commencent à se développer et que de nouvelles feuilles apparaissent, des engrais faibles peuvent être utilisés pour favoriser la croissance des racines et des pousses.
- Il est préférable d’utiliser des engrais liquides très dilués pour éviter les excès.
- Une augmentation modérée de l’azote peut favoriser la croissance des parties aériennes une fois l’enracinement bien établi.
Conclusion
En suivant ces principes et en évitant les erreurs courantes, les chances de succès dans l’enracinement des boutures seront considérablement améliorées. Utiliser les bons outils et ajuster les conditions environnementales sont des facteurs clés pour garantir une reproduction végétative réussie.