Surnommée la reine des fleurs, la rose incarne l’élégance et la beauté intemporelle. Mais cette splendeur a un prix : le rosier est une plante exigeante. Pour qu’il offre une floraison abondante et saine, il faut lui accorder une attention particulière tout au long de l’année. Arrosage, fertilisation, taille, protection hivernale, prévention des maladies… Chaque étape de l’entretien contribue à la santé et à la longévité de vos rosiers.
Arrosage : un geste essentiel
L’arrosage des rosiers ne doit jamais être négligé. Au printemps, il est recommandé d’arroser profondément tous les 10 à 20 jours, selon la météo. Par temps chaud ou venteux, la fréquence peut augmenter. L’objectif est d’humidifier le sol en profondeur sans provoquer d’excès d’eau, ce qui favorise les maladies fongiques. L’eau utilisée doit être tiède et laissée à décanter.
Le paillage autour des rosiers constitue un excellent complément. Une couche de tourbe, de sciure, de foin sec ou de compost appliquée au pied des plantes après la première fertilisation printanière aide à maintenir l’humidité, freine la croissance des mauvaises herbes, et enrichit progressivement le sol.

Fertilisation : nourrir au bon moment
Le rosier a besoin d’une alimentation équilibrée pour s’épanouir.
Au printemps, les apports en azote favorisent la reprise de la croissance et la formation du feuillage. Le compost mûr ou le fumier bien décomposé sont idéaux, à utiliser en quantités modérées pour ne pas brûler les racines. Des engrais minéraux à libération lente peuvent être combinés à la matière organique.

En été, les besoins évoluent. On privilégie les engrais riches en potassium et en phosphore pour soutenir la floraison et renforcer la plante. Une carence en fer ou en magnésium se manifeste souvent par un jaunissement des feuilles. Des solutions comme le sulfate de fer ou le permanganate de potassium, appliquées après un arrosage, peuvent corriger ces manques.

Il est conseillé d’utiliser les engrais sous forme liquide, toujours sur un sol humide pour éviter de brûler les racines.
Taille : pour des rosiers sains et florifères
La taille est une étape cruciale, qui varie selon le type de rosier.
- Rosiers hybrides de thé : les tiges sont raccourcies d’un tiers.
- Couvre-sol : une taille drastique tous les cinq ans suffit, en laissant 25 à 35 cm de hauteur.
- Rosiers arbustes : les tiges sont réduites d’un tiers après la floraison.
- Rosiers remontants : un éclaircissage léger tous les trois ans est recommandé.
- Grimpants : suppression des branches âgées de plus de cinq ans ; les jeunes pousses conservent 3 à 4 bourgeons.

Une taille sanitaire doit être réalisée au début du printemps, avant le débourrement. Elle consiste à éliminer les branches mortes, malades ou gelées. La coupe doit être franche, réalisée avec un sécateur bien aiguisé, et les plaies importantes peuvent être protégées avec un mastic cicatrisant.

Préparer les rosiers pour l’hiver
Dès la mi-juillet, on arrête les apports d’azote pour ne pas stimuler la croissance de nouvelles pousses sensibles au froid. En août-septembre, des engrais riches en potassium renforcent la lignification des tiges.

En automne, il est conseillé de :
- Supprimer les feuilles à la base des tiges.
- Saupoudrer le pied de cendre de bois.
- Butter les rosiers avec un mélange de terre et de sable sec.
- Ne pas utiliser de tourbe, qui retient trop l’humidité.

Les rosiers grimpants doivent être détachés de leur support, couchés au sol sur un tapis de branches ou de planches, et protégés des pluies directes.
Couvrir et découvrir les rosiers : les bons gestes
Dans les régions froides, la majorité des rosiers doivent être protégés, à l’exception des variétés très rustiques comme les rosiers de parc ou certains couvre-sol.
- En octobre, après une taille légère, les rosiers sont recouverts de branches d’épicéa.
- Un film plastique placé entre le sol et les tiges évite les remontées d’humidité.
- Un répulsif pour rongeurs peut être déposé à proximité de l’abri.
- Dès les premières neiges, une couche supplémentaire de neige peut améliorer l’isolation.
Le retrait de l’abri se fait progressivement, par temps couvert, dès que les risques de gel sont écartés. On inspecte alors les plantes : en cas de moisissure, on nettoie avec un chiffon imbibé de sulfate de cuivre. Les tiges abîmées sont supprimées. Un traitement antifongique préventif renforce les défenses naturelles.

Maladies et ravageurs : prévenir et traiter
Les principales maladies des rosiers incluent :
- Oïdium : un dépôt blanc sur les feuilles. Traiter avec du soufre ou du sulfate de cuivre.
- Pourriture grise : moisissure sur les boutons et les tiges, à traiter avec une solution savonneuse au cuivre.
- Tache noire : taches sombres sur les feuilles, très difficile à éradiquer. Retirer les feuilles atteintes et traiter avec des fongicides.
- Rouille : petites pustules orangées à traiter dès les premiers signes avec du purin végétal.

Côté parasites, on rencontre :
- Pucerons : éliminés par pulvérisation d’eau savonneuse, additionnée d’une décoction de plantes répulsives (absinthe, calendula).
- Chenilles : ramassage manuel ou saupoudrage de moutarde au pied des rosiers.
- Tenthrèdes : causent le dessèchement des pousses. Utiliser des insecticides appropriés.
- Acariens rouges : se manifestent par une fine toile. Traiter avec un acaricide comme le Fitoverm.

Certaines plantes compagnes comme la lavande, le souci ou le calendula peuvent aider à repousser naturellement les ravageurs.

Conseils selon les types de rosiers
Chaque type de rosier a ses exigences spécifiques :
- Rosiers de parc : très rustiques, peu exigeants en taille et en protection.
- Rosiers hybrides de thé : très florifères, mais sensibles au froid, nécessitent une bonne fertilisation et un abri hivernal.
- Floribunda : aiment le soleil, demandent une taille régulière pour favoriser la floraison.
- Couvre-sol : faciles à vivre, peu sensibles aux maladies, adaptés aux débutants.
- Rosiers arbustes : utilisés en haies, nécessitent plusieurs tailles annuelles pour garder une belle forme.
- Rosiers anciens ou français : redoutent l’humidité excessive et préfèrent une exposition mi-ombragée.
- Grimpants : délicats, demandent une taille soigneuse et un bon support.
Conclusion

Entretenir des rosiers peut sembler complexe, mais avec des gestes adaptés et réguliers, cette plante majestueuse peut offrir de somptueuses floraisons pendant de nombreuses années. De l’arrosage à la taille, de la fertilisation à la lutte contre les maladies, chaque soin porte ses fruits. En prenant le temps d’observer et de comprendre vos rosiers, vous serez récompensé par un jardin éclatant de couleurs et de parfums.