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Lutter contre le Carpocapse : Méthodes et Périodes de Traitement

Le carpocapse (Cydia pomonella), également appelé ver de la pomme, est un papillon nocturne dont les larves s’attaquent aux pommes, poires et prunes. Ce ravageur creuse des galeries dans les fruits, entraînant leur chute prématurée et les rendant impropres à la consommation. Il peut y avoir jusqu’à trois générations de carpocapse par an en fonction du climat.

Méthodes de lutte contre le carpocapse

1. Lutte biologique avec les nématodes

Les nématodes sont de petits vers microscopiques qui vivent dans le sol et peuvent parasiter les formes hivernantes du carpocapse. L’utilisation de nématodes spécifiques est une méthode efficace et respectueuse de l’environnement pour réduire la population de ce ravageur.

Quand appliquer les nématodes ?

Le traitement doit être réalisé en automne, lorsque le sol est encore humide et que sa température est comprise entre 18 et 20°C. Cela permet aux nématodes d’attaquer les larves du carpocapse avant qu’elles ne passent l’hiver sous forme de cocons.

Comment appliquer les nématodes ?

  1. Arroser abondamment le sol autour des arbres.
  2. Appliquer les nématodes, soit en les saupoudrant directement sur le sol, soit en les mélangeant avec de l’eau dans un arrosoir.
  3. Arroser une seconde fois pour bien incorporer les nématodes dans le sol.
  4. Passer un râteau léger pour favoriser leur pénétration.

2. Piégeage des papillons adultes

L’installation de pièges à phéromones Delta dès le début du printemps permet de capturer les mâles et de limiter la reproduction du carpocapse. Ces pièges sont spécifiques à l’espèce et doivent être placés dans les arbres fruitiers ciblés.

3. Lutte contre les chenilles

Dès l’éclosion des œufs, les jeunes chenilles passent quelques jours sur le fruit avant d’y pénétrer. Il est possible d’intervenir à ce stade en pulvérisant des traitements biologiques comme :

  • Bacillus thuringiensis souche kurstaki, une bactérie qui agit sur le système digestif des chenilles lorsqu’elles l’ingèrent.
  • Un produit à base de virus de la granulose (Carpovirusine), qui cible spécifiquement les chenilles du carpocapse et limite leur développement.

4. Lutte contre les formes hivernantes

Pendant l’hiver, les larves du carpocapse se réfugient dans des cocons sous l’écorce des arbres ou dans le sol. Pour limiter leur survie, plusieurs actions peuvent être mises en place :

  • Pulvériser une solution de nématodes Steinernema feltiae sur le sol et les troncs pour parasiter les cocons.
  • Maintenir une bonne humidité dans les zones traitées afin d’optimiser l’efficacité des nématodes.
  • Brosser les troncs des arbres en fin d’été pour retirer les cocons cachés dans les anfractuosités de l’écorce.
  • Appliquer un badigeon de chaux ou des huiles insecticides sur les troncs pour éliminer les formes hivernantes.

5. Méthodes préventives et protection des arbres

Ramassage des fruits contaminés

Les fruits infestés doivent être ramassés et éliminés rapidement afin de limiter la propagation du carpocapse. Ne pas les laisser au sol, car les larves pourraient s’y réfugier pour passer l’hiver.

Installation de filets anti-insectes

Dans un verger, il est possible d’installer des filets de protection à maille fine dès la fin avril, avant la période de ponte. Ces filets empêchent non seulement l’infestation par le carpocapse, mais réduisent aussi les attaques d’autres insectes nuisibles comme la tordeuse orientale.

Favoriser les prédateurs naturels

Certains insectes et animaux peuvent aider à réguler les populations de carpocapse :

  • Les mésanges et autres oiseaux insectivores consomment les chenilles. L’installation de nichoirs encourage leur présence.
  • Les chauves-souris chassent les papillons adultes de nuit.
  • Les forficules (pince-oreilles) se nourrissent des larves et peuvent être attirés en installant des abris adaptés.

Diversification des espèces dans le verger

Planter différentes variétés d’arbres fruitiers permet d’éviter la propagation rapide du carpocapse dans une même zone. En alternant les espèces, la pression des ravageurs est moins importante et les cycles d’attaque sont perturbés.

Conclusion

La lutte contre le carpocapse repose sur une combinaison de méthodes préventives et curatives. L’application de nématodes en automne permet de réduire la population hivernante, tandis que le piégeage des papillons au printemps et les traitements biologiques contre les chenilles limitent l’infestation en saison. En favorisant la biodiversité dans le verger et en adoptant de bonnes pratiques culturales, il est possible de protéger efficacement les arbres fruitiers et d’obtenir une récolte saine et abondante.