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Taupes dans le jardin : Trois méthodes efficaces pour s’en débarrasser

Les taupes peuvent rapidement transformer un jardin bien entretenu en un champ de taupinières disgracieuses. Ces petits mammifères fouisseurs, bien qu’inoffensifs, peuvent causer des ravages en creusant un réseau de galeries souterraines. Plutôt que d’opter pour des solutions extrêmes, trois experts proposent des méthodes efficaces et adaptées pour gérer leur présence et même tirer parti de leurs activités.

1. Recycler la terre des taupinières pour le compost

Mark Diacono, jardinier comestible

Les taupes sont fascinantes, mais vouloir s’en débarrasser est souvent une tâche ardue et peu efficace. Elles creusent des galeries semi-permanentes en profondeur et des tunnels plus proches de la surface pour rechercher de la nourriture. Chasser une taupe ne garantit pas l’absence d’une nouvelle venue, alors pourquoi ne pas exploiter les bénéfices qu’elles offrent ?

Les taupinières fournissent une terre végétale parfaitement tamisée, idéale pour enrichir un compost ou préparer du terreau pour les semis. Il suffit d’y ajouter un peu de sable et éventuellement de la fibre de coco pour améliorer sa structure. Cette approche écologique permet de transformer un problème en opportunité.

2. Utiliser des odeurs fortes et du bruit pour les éloigner

Tom Petherick, jardinier biodynamique

Les taupes sont attirées par un sol riche en vers de terre, ce qui améliore naturellement le drainage, notamment dans les terres argileuses. Cependant, elles possèdent un odorat très développé, et certaines odeurs fortes peuvent les dissuader de creuser dans votre jardin.

L’astuce consiste à introduire dans leurs galeries des substances malodorantes mais biodégradables. Des morceaux de fromage très affiné, des brins d’herbe séchée trempés dans du yaourt fermenté ou du lait caillé peuvent s’avérer efficaces. Le bruit est également une arme dissuasive : une radio placée dans un tunnel peut suffire à les faire fuir. Enfin, une approche intuitive consiste à les déranger régulièrement jusqu’à ce qu’elles finissent par migrer ailleurs.

3. Opter pour des pièges adaptés

Toby Buckland, jardinier et pépiniériste

Si les solutions douces ne suffisent pas, les pièges restent une option envisageable. Les pièges traditionnels sont très efficaces, mais il existe désormais des versions sans cruauté, permettant de capturer les taupes vivantes et de les relâcher dans un environnement plus adapté.

Pour optimiser leur efficacité, il est essentiel d’éliminer toute trace d’odeur humaine. Un vieux jardinier recommandait d’enterrer les pièges pendant deux semaines avant de les utiliser. Une autre astuce consiste à les frotter avec de l’herbe fraîchement coupée pour masquer les odeurs indésirables.

Le piège doit être placé dans un tunnel actif, souvent reconnaissable à la présence de monticules de terre alignés. Une fois installé, il est préférable de le recouvrir d’un pot de fleurs afin d’éviter que d’autres animaux ou des enfants ne le déclenchent accidentellement. Il est impératif de vérifier régulièrement le piège, car les taupes doivent être relâchées rapidement pour éviter qu’elles ne meurent de faim.

Une alternative : apprendre à cohabiter avec les taupes

Se débarrasser définitivement des taupes est souvent illusoire, car une nouvelle viendra inévitablement occuper le territoire laissé vacant. Plutôt que de lutter sans fin, il est parfois préférable d’accepter leur présence et d’exploiter la terre qu’elles mettent à disposition. Une taupe adulte peut creuser jusqu’à quatre mètres de tunnels par heure, contribuant ainsi à l’aération du sol et à sa fertilité.

En combinant ces différentes approches, il est possible de limiter l’impact des taupes sans nuire à l’équilibre naturel du jardin. Plutôt que de les considérer comme des nuisibles, pourquoi ne pas les voir comme des alliées involontaires du jardinier ?